Les bienfaits des câlins

C’est bien connu, bébé est un capteur de sensations. Très tôt, et déjà dans le ventre maternel, les perceptions des sons occupent une grande place dans sa vie.

Musique câline

La musicothérapie est un moyen d’expression et de communication qui utilise le son et la musique sous toutes ses formes afin de maintenir et rétablir la santé psychique et physique. Elle met en jeu le corps, la sensorialité, l’affectivité ainsi que les facultés intellectuelles et mentales.

Si la musicothérapie est un doux remède à tout âge, elle apporte de nombreux bienfaits aux bébés et cela bien avant la naissance.

Pendant la grossesse, la musicothérapie est un moyen intéressant d’entrer en contact avec le bébé. Niché au cœur même de sa mère qui est, elle-même un corps sonore, le fœtus peut graver dans sa mémoire corporelle et sensorielle la voix maternelle.

Par ailleurs, la musique écoutée par la maman procure à celle-ci un sentiment de bien-être qui se propage jusqu’au bébé. Vers le 5è mois de gestation, le bébé est lui-même capable d’entendre la musique. Et parce qu’elle facilite la communication entre la mère et son enfant, la musicothérapie peut aussi être utilisée pour la préparation à l’accouchement. …

Une fois l’enfant né, la musique sert d’enveloppe sonore et l’emmaillote dans des sons sécurisants. Le premier instrument à utiliser est la voix, en particulier la voix de la maman car il s’agit de l’instrument le plus puissant et le plus intime à la fois.

Posé sur la poitrine de sa mère, l’enfant est déjà familiarisé avec sa voix et sent toutes les vibrations qu’elle produit. Murmurée et chantée, la voix maternelle ajoute l’élément berceur de la mélodie, pleine d’intention affective et aimante.

On sait aussi que le fait de réécouter les chansons ou les bruits entendus pendant la grossesse installe le nouveau-né dans un environnement sonore connu, ce qui a pour effet de le sécuriser.

 

Au chevet des prématurés

La musicothérapie occupe une place de plus en plus importante dans les soins administrés aux nourrissons et, en particulier, aux prématurés.

Le bébé né avant terme subit un traumatisme, notamment parce que, sur le plan acoustique, il est prématurément séparé du son des battements du cœur de sa mère auxquels il était habitué in utéro et parce qu’il est plongé de manière très brutale dans l’environnement bruyant d’une unité de soins intensifs rythmée par le va-et-vient, les alarmes et divers appareils. Aussi, exposer les bébés prématurés à des sons réconfortants compense les traumatismes sonores liés à une naissance prématurée.

Et c’est bien ce qu’ont pu vérifier des chercheurs du Beth Israël Medical Center de New-York grâce à une étude* sur les effets de la musicothérapie menée auprès de  272 enfants prématurés, âgés d’au moins 32 semaines. Parmi les effets bénéfiques de la musicothérapie sur les bébés, les chercheurs ont constaté une diminution du rythme cardiaque, une respiration plus calme, une amélioration du sommeil et de l’alimentation. Et … une diminution du stress chez les parents !

*Etude publiée dans la revue Pediatrics : The effects of Music Therapy on Vital Signs, Feeding and Sleep in Premature Infants.

Article de Colette Barbier paru dans le magazine BIO INFO n° 132 - Juillet/août 2013

 

Le son dans la vie fœtale

La voix est l’un des apprentissages primordiaux que connait le fœtus puis le nourrisson jusqu’à l’âge de 26 mois.

Elément essentiel de l’évolution, la communication acoustique permet la voix humaine.

Le petit d’Homme, dès l’âge de 3 mois, devenant fœtus, interagit avec le monde extérieur s’imprégnant déjà des vibrations de sa mère.

Le fœtus perçoit 2 types de sons : les battements du cœur et les gargouillis digestifs de sa mère qui le bercent pendant sa vie intra-utérine. Ces bruits de fond sont, tels des chuchotements, de l’ordre de moins de 25 à 30 décibels. L’environnement sonore externe parlé ou chanté doit quant à lui franchir les parois abdominale et utérine puis le liquide amniotique avant de parvenir aux oreilles du fœtus. Les bruits très intenses ou inattendus le font sursauter et, au-delà de 75 à 80 décibels, risquent de créer des altérations de l’oreille et donc de sa voix.

A partir de la fin du cinquième mois, le fœtus entend très peu dans les fréquences aiguës, alors que les graves sont bien perçues. Il est capable d’entendre et d’écouter de la musique, il bouge et est très sensible au rythme. Après la naissance, cette même musique le détend et l’aide à se plonger  dans un sommeil de plaisir.

Il est plus sensible à la voix de la mère entendue de l’intérieur qu’aux autres voix. Au huitième mois, le fœtus peut reconnaitre l’octave des sons entendus. Dès la naissance, sa sensibilité auditive change, le nourrisson est alors plus sensible aux voix aiguës qu’aux voix graves. Il semble d’ailleurs que c’est un élément inné et non pas acquis.

Aussi, plus l’enfant est éduqué dans un monde musical, plus il peut reproduire la voix chantée et parlée. Il ne faut donc pas hésiter à chanter pendant et après la grossesse. D’autant que l’union de la voix de la mère et de la musique permet de tisser un lien sensoriel inestimable avec l’enfant.

 

« La belle histoire de la voix » Jean ABITBOL (ORL/ phoniâtre/chirurgien)

Editions de Boeck 2019

 

L’enfant prématuré et la voix de sa mère

La durée moyenne de la grossesse à terme est de 40 semaines, la prématurité se situe entre 22 et 37 semaines. Si le fœtus peut entendre dès le quatrième mois de grossesse les sons de basse fréquence, les battements de cœur et la mélodie vocale de la mère, il n’est capable d’écouter et d’intégrer des voix qu’à partir du sixième mois (24 semaines). Les sons de haute fréquence , les consonnes et ceux produits par d’autres individus que sa mère, sont considérablement étouffés.

Dans la couveuse, le grand prématuré est bombardé de lumières, d’odeurs et de sons aigus de l’unité de soins intensifs.

Cet épisode change-t-il l’apprentissage de sa voix ?

Une étude de Webb et Lahav sur 40 grands prématurés (nés entre les 25è et 32è semaines) nous interpelle sur l’impact du monde acoustique.

Un premier groupe de 20 prématurés reste exposé à l’environnement bruyant de la salle de réanimation. Le second groupe est, lui, exposé aux sons maternels enregistrés en studio via un stéthoscope connecté à un micro. Cet enregistrement comporte une chanson, des histoires et les battements du cœur de la mère. Un système acoustique installé dans la couveuse permet ensuite au fœtus d’entendre en continu les battements cardiaques de sa mère et sa voix dans des sessions d’écoute de 45 minutes pour un total de 3 heures par jour, et ce jusqu’à sa sortie de l’hôpital.

Après 30 jours de couveuse, un examen échographique cérébral des deux groupes est pratiqué. Les prématurés exposés aux sons maternels possèdent un cortex auditif plus épais, plus développé que celui du groupe témoin. La suite de l’étude montre que la voix apparait beaucoup plus tôt dans le groupe exposé aux sons maternels : entre 12 et 14 mois au lieu de 24 mois pour l’autre groupe.

Les prématurés sont deux fois plus susceptibles d’avoir des troubles de l’audition et de compréhension des mots que les enfants nés à terme, du fait du cortex auditif insuffisamment stimulé pendant cette période. La stimulation reste capitale dans l’apprentissage du langage.

 

« La belle histoire de la voix » Jean ABITBOL (ORL/ phoniâtre/chirurgien)

Editions de Boeck 2019

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