Les bébés que nous câlinons sont en grande souffrance

La réalité du terrain m’a immédiatement éclaté au visage.

Les bébés que nous câlinons sont en grande souffrance, reliés à des câbles, sous masques à oxygène, parfois même il n’est pas possible de les prendre dans les bras tant ils sont fragiles, certains sont abandonnés… fort compliqué de voir ces petits êtres sans défense se débattre pour survivre…fort compliqué de partager la détresse des parents qui sont confrontés à cette épreuve… 

Après avoir câliné seule la première fois, il m’a fallu faire de mon coeur une pierre et redéposer celui que j’avais cajolé. Il était paisible et endormi mais j’avais cependant l’impression de l’abandonner. C’était certainement inscrit sur mon visage car, quand j’ai quitté la chambre, un membre du personnel s’est inquiété de savoir si « ça allait ». Voyant que ce n’était pas le top, elle m’a dit en plongeant son regard au plus profond du mien : « Mais enfin madame, vous venez de lui offrir une heure de pur bonheur, c’est extraordinaire ! ». C’est cette idée qu’il a fallu que je nourrisse pour la faire grandir et me permettre de continuer ! Les câlineurs ne sont pas des sauveurs mais des petits maillons dans la chaîne de vie de ces petits anges. L’objectif est de rendre chacun de ces petits maillons les plus beaux, les plus doux, les plus bienveillants afin de transmettre un peu de force et de sérénité à ces bébés, un peu d’écoute à ces parents. 

Je suis responsable du moment que je passe avec chacun d’eux et je fais en sorte, à chaque fois, que ce moment soit le plus magique possible ! 

Bernadette à l’HUDERF